Violences sexistes et sexuelles, Orange est loin d’innover et de montrer l’exemple !


Orange a le diagnostic :

En France, les femmes déclarent le double de violences sexuelles au travail, 4% contre 2% pour les hommes. De même, pour les violences physiques, 2% contre 1% pour les hommes. Elles subissent également davantage d’insultes et de pressions psychologiques.

Chez Orange, l’enquête triennale du Comité National de Prévention du Stress a permis d’objectiver que les femmes sont plus victimes de ces violences sexistes et sexuelles … au cas où certains en douteraient encore.

A la question ‘’J’ai subi au moins une fois dans les 12 derniers mois des violences verbales de la part de collègues, répondent positivement 20% de femmes, contre 16% d’hommes. La situation s’aggrave en défaveur des femmes puisqu’en 2021, lors de la précédente enquête, c’était 14% pour les femmes et 12% pour les hommes.

Les violences verbales de la part de subordonné.es sont perçues comme plus fréquentes dans les petites équipes, là où le taux de féminisation de l’encadrement augmente.

Concernant les agissements sexistes ce sont 12 % des femmes, contre 9% des hommes qui indiquent qu’elles se sentent ignorées ou empêchées de s’exprimer par une ou plusieurs personnes.

Les femmes restent aussi significativement plus exposées que les hommes au harcèlement sexuel : 4% des femmes déclarent avoir subi ce type de comportement par le passé, contre 0,8% des hommes. Les femmes entre 26 et 35 ans se déclarent plus subir, comparativement aux autres tranches d’âge.

Dans un contexte où la structure d’emploi se masculinise, la voix des femmes et des femmes victimes risque d’être encore plus étouffée.

Orange a des obligations :

Les employeurs ont la double obligation de prévenir le harcèlement sexuel et les violences sexistes et sexuelles au travail, et de protéger la sécurité et la santé de l’ensemble des salarié.es.

Orange : faites ce que je dis, pas ce que je fais

Si la communication s’est améliorée, elle peine à se concrétiser en changement de comportement des auteurs, mais aussi de leur entourage et hiérarchie … et l’impunité des agresseurs persiste.

Orange continue à nier la nécessité d’élaborer un Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER) en tenant compte du genre, sous prétexte qu’il n’y a pas de risques spécifiques pour les femmes chez Orange. Orange ne donne aucun moyen pour la référente ou le référent CSE harcèlement sexuel/ moral/agissements sexistes ; même pas d’être averti.e des plaintes pour violences sexistes et sexuelles.

Le pompier pyromane :

un DRH d’Orange, agresseur sexuel Le 15 octobre dernier, c’est un DRH d’une direction nationale d’Orange, qui passait en jugement pour agressions sexuelles: embrasser sur la bouche, toucher la cuisse, effleurer les seins…

Une cadre a porté plainte, soutenue ensuite par trois femmes, victimes du même comportement, qui ont témoigné par écrit. S’il s’arrêtait une fois que l’une trouvait le courage de lui signifier son désaccord, il récidivait avec une autre, toujours persuadé de son pouvoir de séduction, alors qu’il abusait de son statut, de moments de vulnérabilité de ces femmes, de sa réputation de DRH sympa. Les privilèges sont transparents pour ceux qui en jouissent et s’illusionnent sur une égalité, celle qui donnerait la liberté aux femmes de leur dire non, et de protéger leur intégrité.

Le 1er signalement avait donné lieu à : « Je vais lui en parler » ; le 2nd,, à une réponse plus en phase avec le protocole prévu : une enquête par un cabinet externe, dont les conclusions étaient sans ambiguïté sur les faits et leur gravité.

Et… notre DRH est muté sur d’autres fonctions, en télétravail, jusqu’à sa retraite, qu’on lui conseille de ne pas tarder à prendre. Suspendu en attente de conseil de discipline ? Non, il bénéficie de ses 7 000 euros de salaire complet pendant les mois qui précédent son départ définitif.

Sans le courage de la plaignante, sans la justice et son délai de prescription de 6 ans après les faits (2 mois en matière de discipline), il n’y aurait eu que l’omerta au sein de l’entreprise.

Ce cas est un exemple emblématique des manquements d’Orange en matière d’obligations et de protection des salariées concernant les violences sexistes et sexuelles au travail.

DTSI  VSS