Déploiement d’Aternity : La surveillance généralisée arrive


La Direction a décidé de déployer Aternity sur nos postes de travail sans informer les salariés, ni consulter leurs représentants. Derrière ce nom technique se cache un outil de flicage numérique qui enregistre en continu toutes nos actions : applications ouvertes, temps passé sur chacune, vitesse et réactivité des logiciels, heures et lieu de connexion, et habitudes de travail. Même si vos fichiers ou emails ne sont pas directement lus, l’outil permet de dresser un profil détaillé de votre activité, ce qui constitue une intrusion dans notre vie professionnelle ainsi que dans les instants que nous nous accordons pour gérer nos impératifs personnels pendant nos journées de travail.

L’utilisation du PC en dehors des heures de travail n’échappe pas à cette surveillance : chaque clic, application lancée ou document ouvert peut être enregistré et analysé, même lors de moments supposés “privés”, avec un risque de contrôle ou de sanction. Ce déploiement se fait en toute opacité, sans information claire sur la nature des données collectées, leur usage, ni sur les mesures de protection mises en place, ce qui constitue une atteinte grave à notre vie privée et à nos droits numériques.

Plus inquiétant , en cas de problème applicatif, l’entreprise pourra installer un sniffer (outil de capture du trafic réseau) sur notre PC. Dispositif, qui pourrait être généralisé rapidement à l’ensemble des postes et qui permettrait à l’employeur de capter et d’analyser tous les flux circulant sur votre ordinateur, avec un impact direct sur nos usages et notre vie privée.

A SUD nous exigeons la communication transparente sur le fonctionnement d’Aternity et la garantie que les données collectées ne seront jamais utilisées pour ficher, contrôler ou sanctionner les salariés. Nos ordinateurs sont des outils de travail, pas des instruments de surveillance, nous refusons toute intrusion injustifiée dans notre quotidien professionnel.

La jurisprudence récente montre que les juges sont attentifs : l’accès aux communications et aux données d’un salarié doit être strictement encadré, et des décisions de justice récentes (juin 2025) ont rappelé l’importance de la protection des correspondances et des métadonnées dans certains cas. Autrement dit : un simple prétexte de « diagnostic » ne suffit pas pour contourner toutes les règles.

#DTSI