Orange prépare une nouvelle réorganisation : « Regain »… ou rechute ?


La direction d’Orange a prévu de présenter aux organisations syndicales les grandes lignes d’un nouveau projet de réorganisation baptisé « Regain ». Officiellement, il s’agit de « simplifier les modes de fonctionnement » et de renforcer la compétitivité. En réalité, c’est surtout une nouvelle vague de réorganisation qui va s’abattre sur des équipes déjà fragilisées par des années de restructurations successives.

Ce plan concerne 12 des 17 directions d’Orange France, soit une large part de l’entreprise : commercial, technique, relation client, finance, RH, stratégie… En clair, peu de métiers seront épargnés. Les collègues n’ont même plus le temps de s’adapter à une organisation que la suivante leur tombe dessus. Comment construire des repères, stabiliser des collectifs, trouver du sens au travail dans ce tourbillon permanent ?

Officiellement, la direction affirme que « Regain » n’entraînera ni suppressions de postes ni délocalisations. Même si on en doute, le mal est ailleurs. En février, l’enquête SECAFI révélait déjà une situation alarmante : stress, perte de sens, épuisement professionnel, dans de nombreuses équipes. Mais Orange semble un nouvelle fois s’en moquer royalement, poursuivant son agenda comme si de rien n’était. Peu importent les alertes, les signaux ou les souffrances exprimées : la direction fait comme si tout allait bien, niant l’évidence d’un malaise profond qu’elle contribue à aggraver

Ces réorganisations en chaîne ne sont pas neutres. Elles usent, elles déstabilisent, elles cassent les collectifs. Le souvenir des années noires n’a pas disparu. Et pourtant, les mêmes méthodes continuent : changement sans concertation réelle, logique financière court-termiste, et communication bien rodée.

Le terme même de « Regain » est cynique. Regain de quoi ? D’énergie ? De profits ? Certainement pas de sérénité pour les salariés. Il s’agit une fois de plus d’une opération qui, sous couvert de « simplification », vise à poursuivre une stratégie d’économies et de restructuration permanente, sans prendre en compte l’impact sur les collegues.

Pour SUD, ce dont Orange a besoin aujourd’hui, ce n’est pas d’une énième réorganisation, mais d’un temps de respiration, comme ils disent, d’une stabilisation, et surtout d’un projet collectif fondé sur le respect des métiers, des collectifs et du vécu des salariés.

SUD dénoncera et combattra tout projet ayant pour effet, volontaire ou non, de dégrader l’emploi, les conditions de travail, le bien-être des salariés.