Inapte, donc invisible ?


Au point n°7 du CSE d’avril, la situation d’une collègue laissée sans poste ni perspective pendant plus d’un an. Après deux mois d’arrêt maladie, elle est déclarée inapte à son poste en décembre 2023. Et ensuite ? Rien. Aucun vrai accompagnement. Un long silence. Et ce, malgré l’obligation légale de l’employeur de reclasser un salarié déclaré inapte (L1226-2 du Code du travail). Cette inaction n’est pas seulement inhumaine, elle est aussi illégale. Pendant 16 mois, notre collègue est restée sans nouvelle affectation, sans mission, sans visibilité. Juste rémunérée, a fini par répondre la direction, comme si cela suffisait à compenser l’abandon.

Mais le vrai coût est ailleurs :

dans le ressenti, dans ce que cela signifie pour une personne investie depuis des années dans son travail. Dans ce que ça fait de ne plus exister professionnellement, de se sentir invisible, dépossédée de son utilité, de son rôle, de sa dignité.

Le message perçu était brutal :

« Tu n’es plus utile. On ne sait pas quoi faire de toi. »

Pour SUD, c’est la violence froide d’un système RH, qui laisse pourrir les situations plutôt que d’accompagner dignement les salariés, le choix de la mise au placard.

Après 16 mois, des propositions de postes, validées en CSE, ont été faites à notre collègue. Des postes qui, nous l’espérons, lui permettront de retrouver un métier, un collectif, un sentiment d’appartenance, et surtout du respect.

Lire notre fiche n°32 : l’inaptitude et ses conséquences en 6 questions

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